
Artistes
Mustapha Nedjai

Biographie :
Passant des dieux mortels et prosaïquement chtoniens du monde peu réjouissant d’ici-bas, Nedjaï s’intéresse – dans les années 1980 – aux dieux poétiques du désert, ceux qui figurent sur les œuvres préhistoriques de l’Atlas saharien pour les transposer dans les temps modernes. Il récupère le patrimoine ancestral pour en féconder « l’immensité éblouie des mythes, croyances rites et coutumes ». Peindre chez Nedjaï est donc déjà une démarche artistique et philosophique basée sur le principe que l’œuvre ne sort pas du néant mais d’une réflexion et d’une articulation théorique, à tout le moins d’une voie qui ne se satisfait point des errements de ce que l’on appelle communément inspiration et qui amène à peindre d’instinct, sans boussole dans un vaste domaine. Que peindre ? Comment peindre ? Questions essentielles pour Nedjaï qui cernera ses sujets dans une œuvre ayant pour fin et le sens et l’esthétique, sans se départir d’une part de rêve et d’imaginaire, et leur force, habitée par celle du mystère. Fin des années 1980, la situation politique nationale lui impose un sujet d’urgence : États de Sièges (1988-1989). Récurrence de la chaise, un objet à symbolique éminemment politique sous les cieux incléments où elle est convoitée à coups de démagogie et de mensonge, et préservée par la terreur. Cette série définit les principes de base des engagements fondamentaux de l’artiste : la Peinture est un discours fondé sur des principes et des croyances qui en constituent la ligne de conduite.
Après la série Ellipse Elapse (réalisée entre 1994 et 1995), viennent les séries Chaos (1995-1996), Organique (1997- 1998), Mots et maux (2002), puis Art mûr e (Armure 2006), suivis de Codes-barres 2009 et X Torsion 2011 et 1posture 2015. Toutes ces séries représentent l’Homme et/ou les autres créatures du règne animal, puisqu’embarqués tous ensemble dans l’aventure de la Vie. Mais bien que plus intelligent, l’homme semble être le prédateur le plus destructeur de tous les êtres de « l’île bleue ».
Oeuvre :



